Histoire de Coutures

Culturas – Terre défrichée

Coutures, du latin « Culturas » au sens de « Terres défrichées »

Coutures est l’une des plus petites communes entourant Monségur, mais est aussi vieille que les autres, ayant produit des haches polies néolithiques et des débris de construction romaines.

Le village est mentionné pour la première fois en 1087 dans le cartulaire de La Réole et c’est probablement à cette époque que les pèlerins sur la route de Compostelle ont commencé à traverser le Drot. En 1004, l’évêque bénédictin Abbon, de l’abbaye mère de Fleury-sur-Loire, était venu résoudre une dispute chez la fille du prieuré de La Réole. Son secrétaire, Aimon, rapporte que son maître s’est presque noyé lorsque le petit ferry s’est renversé dans la rivière torrentielle, quelque part près de Coutures. Aujourd’hui, il y a un pont pour les pèlerins, et un pont à Coutures est enregistré pour la première fois en 1388.

L’église de St-Cybard est d’origine romane et était à l’origine la chapelle d’un prieuré qui était une fondation fille de l’abbaye de Notre-Dame de Nanteuil en Charente. C’était aussi sur la route des pèlerins et Coutures a peut-être été fondée pour protéger les pèlerins plus au sud sur la route où ils ont traversé le Drot.

La nef et l’abside sont originales et il y a de beaux chapiteaux autour de la porte, dont un homme nu portant un grand poisson a toujours été considéré comme représentant Tobias, mais on pense maintenant à un commentaire plus général sur le fardeau du péché. Le clocher remplace l’ancien clocher du XIXe siècle et a été ajouté par le cardinal Donnet.
Le castrum de Coutures appartenait à Raymond de Puy en 1254, juste avant la construction de la bastide. Avant la révolution, Coutures semble avoir été un peu un parent pauvre : le village était sous la tutelle de Castelmoron, tandis que l’église était dirigée par le vicaire du Puy. Dans la liste des plaintes de 1763, les habitants demandaient à bénéficier de plus que les quatre rares services par an qu’ils étaient autorisés.

Avec l’arrivée de la voie ferrée en 1899, le village connut un certain renouveau : plusieurs belles maisons furent construites par des négociants en vins. La ligne a été désaffectée en 1954 et la population du village a diminué depuis.
Entre l’église et la rivière, un ancien lavoir a été préservé.

Source : Document municipal – traduit de l’anglais

Rétrospective du siècle passé

La vie de la commune avant 1955

Outillage : traction animale.
Les bœufs et les vaches garonnaises servaient pour les travaux lourds tels que les labours, le fauchage, le disque etc., … et dans certaines exploitations un cheval effectuait les travaux légers tels que le fange, l’andainage, l’hersage, le sulfatage, etc., …

Production : on produit de tout.
La polyculture est dans toutes le fermes (céréales, tabac, vigne, vergers, potagers, élevage laitier et de trait, importants les poulaillers et les élevages de porcs et de lapins).
Une dizaine d’hectares suffit pour nourrir une famille.

Mode de vie : Autoconsommation presque exclusive.

On produit du blé qu’on livre en échange de pain au boulanger.

On mange beaucoup de volailles élevées au grain et à l’herbe produits sur l’exploitation. Il n’était pas rare que les femmes tuent 3 à 4 volailles par semaine, qu’elles préparaient pour les repas (poulets et pintades à la broche, lapins à la poêle, poules au pot, canards et pigeons rôtis au four, …) et même du chevreau rôti, c’était succulent, Nicole et Norma MERLIN ne nous contrediront pas.

On élève un ou plusieurs porcs pour l’année. Lorsque l’on vendait un veau élevé sous la mère ou un bovin, on se réservait quelques pièces chez le boucher car on n’allait qu’exceptionnellement acheter de la viande.

A cette époque, l’entraide était indispensable pour effectuer certains travaux qui demandaient beaucoup de main d’œuvre. Il en était ainsi pour couper la bruyère, le bois, pour battre le blé à la batteuse fixe qui se déplaçait de gerbier en gerbier, pour le dépanouillage du maïs, la plantation du tabac ou la confection de manoques ou encore le tuage du cochon, etc., …

Le travail manuel est de règle. De nombreux travaux ne s’effectuent qu’à la main ; on bêche la vigne, le maïs et le tabac, on échardonne les céréales, on ramasse le foin, on vendange à la main, etc., …

De même, on effectue à la main des prestations d’intérêt public pour la commune. Au lieu de payer l’impôt pour la réfection de l’empierrement des chemins, pour le curage des fossés, les habitants font eux – mêmes sur une longueur déterminée en prestations. Ainsi le cimetière est fauché à la faux au titre de prestation par Monsieur Jean LECOURT (père d’Annie BAUDIN). L’herbe ainsi récupérée est ramassée pour ses bêtes.

On va rincer le linge au lavoir communal ou privé. Madame Madeleine SERVANT fut une des dernières personnes à se rendre au lavoir.

Le train est passé à Coutures en 1899, mais les voies et les gares ont été aménagées jusqu’en 1920. Le train ne passa plus après 1954 et fut remplacé par l’autobus et les véhicules à moteur.

Les bâtiments communaux
Tous les bâtiments publics datent d’avant 1950. L’église est du XII ème siècle, le clocher est du XIX (1866) et fut restauré en 1986/1987. La salle des fêtes a été construite au début de la seconde guerre mondiale (1938/1939) en vue d’accueillir les réfugiés, mais en réalité elle servit d’école. Avant l’école se tenait chez monsieur BERNADET, actuellement chez Monsieur TALABARD.

L’école a eu pour première institutrice Madame DELHOMME qui épousa Monsieur FERCHAUD. Elle ferma en 1967 par manque d’effectif.

La salle des fêtes servit de salle de bal au cours des fêtes locales de 195 à 1965. Celles-ci étaient organisées par le comité des fêtes qui existait déjà. Chaque année, le premier dimanche de juillet, tous les jeunes des villages voisins et les habitants de la commune se retrouvaient pour les bals de l’après-midi et du soir.

Une agence postale fut tenue par Madame Marie BARDOT, puis par Monsieur OLLIVIER et ensuite par Madame ELLIAUTOUT qui resta jusqu’à la fermeture définitive dans les années 1950.

Une épicerie tenue par Monsieur MONNIER ferma lorsque Monsieur SIMON en ouvrit une à NEUFFONS, après la guerre.

En 1930, un tisserand, Monsieur HILAIRE, père de Madame BARBOT, exerça à Coutures mais cette activité cessa dés qu’il prit sa retraite.

La vie de la commune
de 1955 à 1965

Outillage : période intermédiaire entre la traction animale et la motorisation.

L’agriculture :
Les premiers tracteurs arrivent chez Messieurs SERVANT, BERNADET et BARBOT en 1954 et 1955. La traction animale subsiste.
Le nombre d’exploitations a peu varié de 1900 à 1960. Il existait 21 exploitations (propriétaires et métayers). A partir de 1960, la baisse s’est lentement, mais inexorablement installée puisqu’à à ce jour in ne reste plus que 7 exploitations.

C’est la période des migrants venus de Bretagne et du Nord de la France. En 1955/1956 s’installent à Coutures les familles GEFFRAULT et HATRON, avec leur matériel tel que tracteurs, semoir à blé, épandeur d’engrais.

En 1957/1958, la première moissonneuse batteuse, presse à foin et corn – picker apparaissent chez Monsieur HATRON. C’est la période principale du développement de la motorisation. Les migrants apportent de nouvelles méthodes culturales qui permettent des rendements plus importants. Les apports d’engrais chimiques et l travail intensifié des terres permettent également d’augmenter la production.
A cette période, les vache s garonnaises sont remplacées par des vaches laitières. La production de lait est livrée à la laiterie Gaillard à Le PUY s’accroît. Avant cette période, il y avait de vaches laitières car il fallait traire à la main. L’apparition de la machine à traire a permis d’augmenter le troupeau laitier qui comptait alors plus de 10 bêtes par exploitation.

A cette même époque, un moutonnier, Monsieur DILANGE, père de Madame BOULNOIS, faisait pacager ses moutons le long des routes et dans les éteules.

En 1964/1965, le remembrement regroupe les parcelles de terre qui désormais atteignent plusieurs hectares, favorisant ainsi l’emploi des machines. Avant le remembrement, on gardait les vaches dans les prés privés et les prés communs sur Le Puy après les foins de la Saint Jean. Les femmes en général étaient préposées pour le gardiennage et elles étaient supplées par les enfants lorsqu’il n’y avait pas classe. Après le remembrement les prairies sont clôturées avec des fils de fer barbelés et les clôtures électriques font leur apparition.

Mode de vie
L’économie d’autoconsommation se dirige lentement vers une économie de marché. On vend plus de produits et avec cet argent on en achète d’autres.

La mécanisation supprime peu à peu l’entraide et ainsi le mode d’exploitation change.

Le lavoir communal a fonctionné jusqu’en 1957/1958. Il fut définitivement abandonné dés qu’arriva l’eau sous pression et les premières machines à laver le linge.

Le confort commence à apparaître dans les maisons avec l’arrivée de l’eau courante qui permit l’installation de salles bains et de WC. Les cuisinières à gaz ont peu à peu remplacé les cuisinières à bois et le feu dans la cheminée. Le chauffage central apparaît.

En 1966 Coutures connaît sa dernière fête locale. En effet, et bien qu’une salle de bal fut installée au bord du Drot, la fête locale telle que nous la connaissons a perdu peu à peu tout son attrait pour les habitants de Coutures mais également pour ceux des communes environnantes et le déficit enregistré cette année là n’incita pas le comité des fêtes à poursuivre l’expérience. Il est à remarquer que ce phénomène s’est généralisé partout. Il n’existe pratiquement plus de fêtes locales. Les festivités de la commune, de manière générale, s’estompent jusqu’en 1985. Il faut dire que les moyens de locomotion ont évolué, ‘est la fin de la voiture à cheval et du vélo. Peu à peu les automobiles arrivent dans les maisons ainsi que les vélomoteurs et les scooters. Les gens commencent désormais à aller à la plage et vont dans les bals organisés à Roquebrune et à saint Vivien de Monségur.

La vie de la commune
de 1965 à nos jours

Agriculture
C’est une période de mécanisation intensive où l’économie de marché est souveraine. Cette période marque également la fin de la polyculture intégrale.

L’apport de techniques nouvelles avec l’emploi d’engrais, de désherbants, de pesticides et d’irrigation intensive, a conduit à un changement radical du mode de gestion des exploitations. La production de tabac et de lait a disparu peu à peu à Coutures. On assiste au retour des vaches garonnaises et à l’apparition d’un élevage de chevaux.

On se dirige non pas vers la monoculture mais vers 2 ou 3 productions maximum. Parmi celles-ci, le vin tient une place privilégiée alors qu’il n’était qu’accessoire en 1950. Parallèlement, les rendements en céréales ont parfois triplés par rapport à ce qu’ils étaient en 1950.

La mécanisation presque totale a engendré la disparition d’actifs agricoles. Maintenant un seul homme avec du matériel peut assurer à lui seul les tâches. Polyvalent, il doit assurer aussi bien les travaux agricoles que la gestion informatisée de l’exploitation.

A partir de 1982, les vendanges commencent à se faire à la machine à vendanger grâce à des entrepreneurs de travaux agricoles et c’est en 1996 que la première machine à vendanger est acquise par Monsieur GORIOUX en CUMA. Cette mécanisation difficile à amortir oblige les exploitations à s’agrandir. Ainsi, on constate la disparition des petites exploitations au profit de celles qui restent. A Coutures aujourd’hui, il ne reste plus que 7 exploitations.

Mode de vie
Avec la disparition de l’entraide, c’est chacun pour soi d’autant plus que la télévision est présente dans tous les foyers et n’incite pas à sortir.

L’économie d’autoconsommation a disparu entièrement. Depuis quelques années, il ne s’élève plus de porc et presque plus de volailles. Les potagers disparaissent également. On vend les produits et on achète ce dont on a besoin.

Les maisons deviennent de plus en plus confortables à l’intérieur mais l’extérieur subit également des transformations et les potagers deviennent des parcs ou des jardins d’agrément.

La diminution du nombre d’exploitations et la mécanisation entraînent aussi la diminution du besoin de main d’œuvre. Les habitants s’orientent alors vers d’autres activités. C’est ainsi que certains vont travailler à l’extérieur, principalement à La Réole ou à Monségur, ou quittent la commune pour résider prés de leur lieu de travail.

Cependant les maisons sont quasiment toutes occupées et deviennent de plus en plus des résidences secondaires, d’ailleurs souvent acquisses par des étrangers (anglais, allemands, suisses). En l’an 2000, celles-ci sont au nombre de 8.

Les festivités de la commune reprennent en 1978 par la réactivation du comité des fêtes. Mais la salle des fêtes n’est pas aux normes d’accueil en vigueur, les manifestations doivent cesser. La salle réhabilitée et normalisée en 1994/1995, permit son utilisation par la municipalité, le comité des fêtes les associations et des particuliers.

Le lavoir abandonné depuis 1958 fut restauré en 1999.

Source : Document municipal « Coutures-sur-Drot de 1900 à 2000 ».
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